Pas de changement hier en tête de Paris-Nice, hier, où
au terme d'une belle étape de transition c'est le Mayennais Jacky
Durand, le roi des attaquants, qui s'est imposé en solitaire.
Disputée hier entre Romans-sur-Isère et Sisteron, la
sixième étape de Paris-Nice offrait aux coureurs un terrain
difficile dans l'arrière pays provençal, avec l'ascension
du col de Perty aux bas-côtés enneigés (1302 mètres,
à 70 kilomètres de l'arrivée. Une arrivée assez
tardive, compte tenu du fort vent de face depuis le départ jusqu'au
site encaissé de la Durance, à Sisteron. Mais le parcours
ne fait pas tout.
Boogerd et son équipe Rabobank ayant fait un gros ménage
la veille, la course était logiquement fermée auw éventuels
contestataires du Hollandais. Ce fut donc une journée de transition,
après un jeudi musclé et avant un samedi corsé, avec
l'arrivée au sommet du Valberg (1673 m) et une course finalement
prise en main par... Jacky Durand "Un peu par hasard", expliquait l'infatigable
Mayennais hier soir, après s'être imposé au terme d'une
échappée de 174 kilomètres ! |
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Une échappée au long court dont il a décidément
le secret. " Mais des fois, ça ne marche pas. Même si le paysage
est beau, c'est toujours une sacrée galère. La plus belle
d'entre toutes restant pour moi celle du Tour des Flandres 1992..." Une
fois encore, le Mayennais prit l'initiative, hier. "Je savais que le vent
de face nous attendait après un changement de direction. J'ai demandé
à Laurent Lefèvre s'il était intéressé
par un coup..." Le Normand de Festina a répondu positivement et
les deux hommes s'en sont allés seuls à l'avant, après
36 km, prenant 14' au col du Perty sur un peloton surveillé par
les Rabobank. "Je n'y croyais pas pour autant ", raconte Durand, lâché
par Lefevre dans la dernière montée du jour, le col Saint-Jean,
à 55 km du but. Quarante secondes de retard, mais " vite bouchées
dans la descente !" assurait Jacky Durand. " Et puis à 30 km de
l'arrivée, Lefèvre s'est éteint, alors que moi, au
contraire...". L'avance de Jacky Durand sur le peloton chuta finalement
de 4'40 à 25 km du but à 38'' sur la ligne. Jacky Durand
ne laissa pas la victoire lui filer sous le nez alors que le trop tendre
Lefèvre était semé en route, puis avalé par
le peloton où tous les premiers du général figuraient.
" J'avais souffert en début de semaine et encore jeudi, à
l'arrière du peloton. Comme j'étais là pour faire
de la distance, j'avais simplement décidé de les faire à
l'avant de la course..." analysait encore Durand. Son directeur sportif,
Jean-Claude Vandenbroucke, qui l'a fait venir cette saison chez Lotto pour
remplacer Dirkxens, parti en Italie, était tout aussi heureux de
cette victoire : "Avoir un tel coureur dans son équipe est une vraie
joie. Quel tempérament !" Un tempérament d'attaquant qui
porte tout naturellement Jacky Durand à penser à Paris-Roubaix,
dans un mois. " Mais d'ici là il y a Cholet - Pays de la Loire,
dimanche 21 mars, encore une très belle course...."
Ouest-France |