TOUR  D' ESPAGNE
 
 
Encore un exploit de Jacky !Cette

fois, c'est au Tour d'Espagne 

qu'il s'attaque, faisant ainsi 

oublier ses difficultés (passées ?) 

en montagne...
 
 
 
 
 
 

 

(photos privées de Sylvain Prodhomme)
 
Durand, le coup d’audace
En petite forme, l'ancien champion de France s'était surtout fixé de rentrer dans les délais. Il s’est retrouvé échappé et, grâce aux bonifications intermédiaires, leader de l'épreuve à l’issue de l’étape remportée par le sud-africain Hunter.
Sans son cran et son courage, sans son grand coeur et sa bonne humeur, Durand ne serait pas Durand, un risque-tout, audacieux et téméraire, un professionnel de caractère. Sa bravoure était passée dans l’histoire grâce à son épopée dans le Tour des Flandres 1992. Depuis, il n’a cessé de multiplier les coups d’audace. Si on pouvait se le permettre, on dirait que Jacky Durand dit « Dudu » opère à la « Arsène Lupin », tant il fait ses coups en seigneur. Le dernier en date, qui en fait le leader de la Vuelta, va du reste en épater plus d’un. De son propre aveu, l’ancien double champion de France qui n’a
« pas roulé plus de 100 km depuis la fin du Tour de France » pensait davantage « à rentrer dans les délais à Benidorm qu’à monter sur le podium.»
Et en redescendant les marches, revêtu du « jersey de oro », le nouveau maillot amarillo de la Vuelta, il se fendit de cette confidence en se marrant : « Les coureurs français qui m’ont vu dans les critériums du mois d’août vont sûrement être très surpris. » Voici donc Jacky Durand leader du Tour d’Epagne pour deux petites secondes grapillées en cours de route sous un soleil qui brûlait les nuques, et longtemps après que le jeune Sud-Africain Robert Hunter eut réglé le peloton dans une arrivée digne d'un western, le Mayennais n'en était toujours pas revenu. «  La preuve que le vélo n'est pas une science exacte. Le plus fort ne gagne pas toujours. Parfois, l'audace paie. Je ne sais pas ce qui m'a pris, mais quand j'ai vu l'Espagnol flinguer après le premier grimpeur, j'avais déjà mal aux pattes, mais je me suis dit que ce serait peut-être la seule occasion que j'aurai de lever mon cul (sic) de toute la Vuelta, que demain je serai peut-être à la maison, alors j'ai pris mon courage à deux mains et j'y suis allé. »
Du Durand dans le texte et dans l'action. Ce qu'il n'avait pas prévu, le brave Dudu, c'est qu'il allait rester en caraffe entre César Garcia, modeste professionnel de l’équipe Fuenlabrada et le peloton. Informé de la présence d'un contre-attaquant à trente secondes derrière, Garcia, alias le « Jabali », le sanglier, un type taillé dans le roc, qui fut un bon lanceur de javelot, chez lui à Leon, il y a quelques années de cela, se releva alors pour attendre Durand. Et les deux hommes, qui compteront jusqu'à 12'46" d'avance, allaient ainsi unir leurs destinées pendant cent quarante kilomètres. « Je passais, racontera Durand, mais ses relais à lui étaient impressionnants. Il roulait et en plus il ne me demandait rien. »
Du côté des échappés, tout allait pour le mieux. Ils ne se faisaient guère d'illusions sur leurs chances de rallier le bord de mer à Benidorm, mais Durand avait déjà fait ses comptes. Il pointait hier matin à 12 secondes d'lgor Gonzalez De Galdeano, le vainqueur du prologue. Il avait rafflé 8 secondes de bonification lors des deux premiers sprints intermédiaires, il lui fallait impérativement remporter le troisième si, d'aventure, le sprint massif qui se préparait passait sous le nez de l'Australien McEwen ou du petit Espagnol Perdiguero, les mieux placés pour la succession de Galdeano. Et c'est ici que la classe de l'aventurier Durand rejoint la courtoisie et la gentillesse de Monsieur Jacky. César Garcia le racontait sans chercher à bluffer après l'arrivée: « Quand j'ai crevé, il m'a attendu. Ca                 L'Equipe 06/10/99
peut paraître normal mais il m'a demandé ensuite de lui laisser la dernière '‘meta volante'‘ avec tellement de douceur et de politesse que je n'ai pas su refuser. Moi, quand on me dit ‘’por favor", je m'incline toujours. J'ai été élevé comme ça, on ne me changera pas. » Et c'est ainsi qu'au lieu dit El Campello (kilomètre 143), le Mayennais allait porter son capital de secondes pour la journée à 14, ce qui faisait de lui le leader virtuel de la Vuelta.

Le sacre
 

 
 DIMANCHE : PREMIERE  ÉTAPE (Murcie-Benidorm):
1. Robert Hunte; (AFS, Lampre), les 179 km en 4 h 38'13" (moy.: 38,603 kmvh); 2. Outechakov (UKR, TVM);
3. McEwen (AUS, Rabobank); 4 Traversoni (ITA Saeco); 5. Galli (ITA, Amica Chips); 6. Planckaert (BEL, Lob to), 7. Perdbuero (ESP, Once); 8. Klôden (ALL, Telekom); 9. Turicchia (ITA, Riso Scotti), 10. Kivilev (KAZ, Festina);
11. Vierhouten (HOL, Rab.); 12. Wust (ALL, Fes.); 13. Garcia Calvo (ESP,Fuen.); 14. Anguita (ESP, Fuenlabrada); 15. Arvesen (NOR, Ris.); 16. Besckman (BEL, Lot ) ,17 Ulinch (ALL, Tel.) ,18. Vandenbroucke (BEL, Cofid~s); 19.Svorada (RTC; Lam ); 20. Gwlezdowski (POL, Cof.); 21. Casero (ESP, Vitali- 22 Verziagi (ITA, Fuen.); 23. Olano (ESP, Once); 24. Rodrigues (POR, Banesto, 25. Raimondi (ITA Liquigas); 26.1. Gonzalez de Galdeano (ESP, Vit.); 27.Edo (ESP, Kelme), 28. Schiavina (ITA, Ris.); 29. Durand (Lot.); 29. Golbano
(ESP Amica Chips); 30. R. Grabsch (ALL, Tel.), t.m.t. (...) 33. Brochard (Fes.); 42. Escartin (ESP, Kel.); 44. Zulle (SUI, Ban.); 66. Dutaux (SUI, Saeco); 81. Tonkov (RUS, Mapei); 95. L. Jalaban (Once); 119. N. Jala. bert (Cofidis); 121. Rlnero (Cof.); 151. Hervé (Fes.); 155. Rokb (Cof.). 188 coureurs classés.
 Bonifications: Hunter (22"), Outschakov (12"), McEwen (12"), Garcia Calvo(18") Durand (14").

CLASSEMENT GÉNÉRAL : 
1. Jacky Durand (Lotto), en 4 h 45'9"; 2.1. Gonzalez de Galdeano (ESP, Vit.), à 2" 3. Olano (ESP, Oncs), à 3"; 4. Hunter (AFS, Lam.), m t., 5. McEwen (AUS, Rab.), à 4"; 6. Perdiguero (ESP, Once), à 5"; 7. Hoj (DAN, US Postal), à 6",

Et le lendemain ...

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