Jeudi 6 juillet 2000, sixième étape : Vitré - Tours

Jacky Durand a traversé la Mayenne, son département d'origine, dans le groupe de tête mais il n'a pu rééditer son exploit de Paris-Tours 1998 sur la célèbre avenue Grammont.
"Goûtez à la Mayenne !" indiquent les panneaux de bienvenue dans le département où Jacky Durand a vu le jour, à Laval précisément, le 10 février 1967. Et le plat favori que le vainqueur du Tour des Flandres 1992 - son plus au fait d'armes jusqu'alors - sert sur toutes les routes de France, il était logique qu'il le propose aussi aux Mayennais. Lesquels affichaient sur une banderolle : "Jacky Durand en jaune à Paris". Une ambition que Dudu ne clame tout de même pas. Sa spécialité reste l'échappée. "Chaque matin, explique-t-il, les coureurs viennent me voir et me disent : "Alors, tu vas attaquer aujourd'hui !" Ma réputation me met une pancarte monumentale, mais d'un autre côté, il n'y a pas de seconds couteaux à venir avec moi." Les offensives de Jacky Durand peuvent paraître folles et répétitives, mais elles sont souvent le fruit d'une réflexion mûrie. Car après dix ans de professionalisme, et des succès de grande envergure ( deux Championnats de France et trois étapes du Tour notamment), il possède une grande science du cyclisme. "Depuis le début du Tour je tente ma chance, souligne-t-il. Mais ça n'empêchait pas les étapes d'arriver au sprint. Le premier jour nous avons été repris à 50 kilomètres du but, le deuxième l'échappée s'est éteinte à 20 kilomètres, hier elle est morte à 300 mètres. Il était logique que celle d'aujourd'hui aille au bout. Ca a été avec Jacky Durand, malheureusement pas pour le première place."
L'Equipe, 07/07/00

Chemin faisant, Dudu l'a emporté... à l'applaudimètre. Pensez donc, à Cossé-le-Vivien, il est passé à 7 kilomètres de la ferme de ses parents, Henri et Colette, à Ballots. A Château-Gontier, il a repensé au lycée Saint-Michel où il a préparé son baccalauréat. Où le proviseur admirait son talent, à l'étude comme en cyclisme. Sur les bancs de l'école, il la jouait plutôt facile, il assurait. Il aurait pu encore mieux faire, mais  le sport prenait déjà une grande part dans sa vie, puisqu'au CC Renazé, il avait pris la roue des frères Madiot, idoles locales des années 80.
Une clé de la réussite de ma carrière est que j'allais à l'école en vélo, dit-il. J'ai pris dans cette habitude le goût de l'effort. De fait, il ne rechigne jamais à la tâche et se veut exempt de reproches dans l'exercice de son métier. En mars dernier, les dirigeants de Lotto l'ont mis sur la sellette, allant jusqu'à proposer ses services sans lui demander son avis. "Mais cette affaire est réglée, c'est du passé" tranche Jacky qui a trouvé le meilleur moyen d'étouffer la polémique en abattant un travail monumental en faveur d'Andreï Tchmil au Tour des Flandres. L'autre classique qui figure au palmarès du Mayennais est Paris-Tours en 1998, après avoir été le seul Français à remporter une étape du Tour cette année-là.
Hier, il n'est pas parvenu à fausser compagnie aux échappés. "J'ai essayé, à 12 puis 10 kilomètres de l'arrivée, raconte-t-il. Mais Marc Wauters était un ton au-dessus. Il s'est livré à fond pour préparer le sprint de Zberg et Van Bon." Wauters ? Ce Belge est l'homme qui avait succédé à Jacky Durand au palmarès de Paris-Tours...

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