Jacky Durand (Française des jeux) s'est prêté
hier après- midi au désormais traditionnel défi
qui oppose depuis trois ans un cycliste à un cheval sur l'hippodrome
du Lion-d'Angers.
Le Mayennais est reparti vainqueur. Avant de se mesurer à un
adversaire, on examine son palmarès. Histoire d'impressionner.
Dans le cas présent, ce sont réellement deux vedettes
de taille qui s'opposent. D'un côté, la jument Gahija
du Lupin, trotteur français âgé de 7 ans, qui
a gagné cinq tiercés à Vincennes au cours du
seul meeting de l'hiver 1999-2000. Pensionnaire de l'entraînement
de Jean-Paul Marmion, à Marigné, elle est |
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drivée par Tony Pointeau. De l'autre côté, le
cycliste Jacky Durand, 34 ans, champion de France en 1993 et 1994,
vainqueur du Tour de Flandres en 1992, maillot jaune et vainqueur
du prologue du Tour de France en 1995, cycliste le plus combatif du
Tour de France en 1998 et 2000, maillot d'or au Tour d'Espagne en
1996, vainqueur de Paris-Tours en 1998...
Le terrain du duel n'est pas réellement confortable pour le
cycliste. Un parquet de 400 m de long et de seulement 80 cm de large.
" Trop étroit pour s'y mettre en danseuse ! " note
Jacky Durand. Les conditions de l'épreuve, en trois manches,
n'avantagent pas le cheval. Surtout pour la troisième. II est
difficile de remettre l'animal en condition après deux sprints.
Afin de prendre son élan, le cycliste emprunte même une
zone en herbe sur une vingtaine de |
mètres. Fâcheuse expérience qui
le fait patiner et prendre du retard sur la première manche.
Je pense que je peux battre le cheval ", commente le cycliste
juste avant la deuxième manche. Parole tenue lors de la revanche.
Mais pour la belle, le cheval prend peur le long de la lice où
quelqu'un s'est approché. Fairplay, Jacky Durand propose une
quatrième course. " Je suis prêt à en refaire
une.
" Comme ça, si je la perds, on dira que j'ai fait deux
à deux. " Et il la gagne. " J'ai regardé le
cheval à 150 m du poteau. J'ai vu qu'il était mort !
", plaisante l'équipier de la Française des Jeux.
C'est un pari un peu fou. J'en ai discuté avec Damien Nazon
qui l'a fait l'année dernière. II m'a dit: " Tout
le peloton le saura si tu te fais battre par un cheval ! " J'avais
donc réellement une pression. Franck Bouyer n'avait pas réussi
il y a deux ans. Maintenant on va pouvoir se moquer de lui avec Damien
", s'amuse Jacky Durand, toujours le sourire aux lèvres.
Aujourd'hui Grenoblois d'adoption, mais Mayennais d'origine, Jacky
Durand connaît bien le milieu hippique. Habitué des hippodromes
de la région, il n'a pas hésité à venir,
en voisin, avec son épouse et sa famille, quand son ami l'animateur
Bernard Pichard l'a invité à relever le défi.
Mais le sportif a pris l'épreuve très au sérieux.
Les quelque 6 000 spectateurs massés sur l'hippodrome ont pu
le constater. "Je suis arrivé hier soir, pour m'entraîner.
Ce n'est pas rien. En l'espace de 400 m je passe de 100 à 180
pulsations. Je ne pouvais pas me permettre d'arriver la fleur au fusil.
"
Ph. Rubion 16/08/01,
Courrier de l'Ouest |
Double champion de France en 1993 et 1994, le Mayennais
Jacky Durand est venu à bout en trois manches de la vélocité
du trotteur Gahija du Lupin qui lui était opposé hier après-midi
sur l'hippodrome du Lion d'Angers.
On ne doit pas s'ennuyer tous les jours au sein du peloton du Tour de
France, en tout cas pas avec Jacky Durand. Quand on lui demande de nous
rappeler son classement dans le Tour de France il nous répond "etc.".
Quand on lui demande si le cheval Gahija du Lupin lui est apparu plus
redoutable que Lance Amstrong, il réplique d'un ton railleur: "
Armstrong ? jamais vu. Il était toujours loin devant moi ".
Mais hier après-midi au Lion d'Angers, il n'a vu la croupe de Gahija
du Lupin, la pensionnaire de Jean-Paul Marmion, qu'une seule fois à
l'arrivée des trois, enfin des quatre manches qui les ont opposés.
Titulaire d'une réduction kilométrique de 1'13, lauréate
d'une étape du GNT à Lyon, Gahija du Lupin n'était
pas la dernière venue. Elle a surpris le champion mayennais au
cours de la première confrontation.
Jacky Durand avouait avoir appréhendé cette première
manche : " Courir sur un parquet de 50 cm de large, sur lequel il
est bien évidemment impossible de se mettre en danseuse ne facilite
pas la tâche du cycliste, mais j'ai tout de suite vu que le cheval
n'était pas invincible. " Le vainqueur de l'édition
1998 de Paris-Tours avait raison. Dans la deuxième manche, qui
semblait être la dernière, Jacky Durand utilisa un braquet
de52/12 et déborda dans le final le crack de Jean-Paul Marmion.
II s'offrait le droit de disputer la belle. La belle est rapidement, trop
rapidement revenue au cycliste de La Française des Jeux. La partenaire
de Tony Pointeau avait perdu ses repères à mi ligne d'arrivée,
tout simplement parce que la lisse avait été enlevée.
Fautive, Gahija du Lupin était archi battue. Mais Jacky Durand
acceptait bon joueur de recourir cette belle. Une fois de plus, il ne
laissait aucune chance dans le final à Gahija du Lupin. Jacky Durand,
qui prépare leTour du Poitou-Charente (dans quinze jours) avant
de tenter à nouveau sa chance dans Paris-Tours, était radieux
: " Damien Nazon qui avait battu Gavroche Perrine l'année
dernière ne va pas tarder à se renseigner sur ma performance.
C'est bien sûr Franck Bouyer, le seul qui n'ait pas réussi
à gagner contre un cheval, qui va se faire mettre en boite... "
Serge LEGROS
16/08/01, Courrier
de l'Ouest
Le cycliste professionnel de la Française des Jeux, Jacky Durand,
est venu hier sur l'hippodrome du Lion d'Angers, participer à une
course contre un trotteur. L'homme l'a emporté sur le cheval.
Originaire de Ballots (Mayenne), Jacky Durand est venu en voisin et en
ami hier au Lion d'Angers. Mais ce n'est pas la première fois qu'il
s'illustre dans le Segréen. L'animateur Bernard Pichard, qui avait
déjà repéré le talent de Jacky Durand en 1990
dans Paris-Alençon, n'a pas manqué d'évoquer la générosité
du coureur lors de son passage à Segré en 1992.
C'était à l'occasion d'un championnat régional de
cyclo-cross des Pays de la Loire. Jacky Durand, de Ballots, et Yvon et
Marc Madiot, de Renazé, avaient décidé de donner
leur cachet professionnel au club segréen. " Grâce à
eux, je me rappelle qu'on avait pu acheter une centaine de survêtements
pour les jeunes du club. C'était formidable. " Bernard Pichard
n'a pas manqué non plus de souligner les qualités du sportif
au sein de son équipe." C'est un stabilisateur. II a une grande
philosophie. Il a l'art de gérer toutes les individualités.
Durand, c'est un personnage qui sait allier le talent et la sympathie.
Ph. Rubion
16/08/01, Courrier
de l'Ouest
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