1995, Tour de France mémorable pour Jacky Durand qui s'empare
du maillot jaune dès le Prologue organisé à Saint-Brieuc.
Dudu le rémouleur
C'est à Jacky Durand que la Société du Tour avait
confié la reconnaissance du contre-la-montre de Vassivière.
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- Jacky, avec un J comme jaune - La chute |
avant...
après !
Et c'est R.T.L. qui l'annonce : le premier
maillot jaune de 1996 est Jacky Durand !
Epargné par le violent orage qui faussa le prologue, le Mayennais
est, contre toute attente, le premier leader du Tour. Encore un coup de
chance... qu'il a su provoquer.
Jacky Durand est généreux, dans tous les sens du terme. Et, parfois généreux rime avec chanceux. Il y a un mois, "Dudu " est échappé dans l'étape du mont Saint Clair au Midi Libre. Derrière, Laurent Jalabert voltige. Un passage à niveaux se ferme pendant six minutes devant le numéro un français. A Sète, Durand peut lever haut les bras. Samedi, le complice a changé. Ce n'est plus la SNCF mais la météo. De la chance ? Bien sûr ! Mais, la chance, il faut toujours aller la chercher, la provoquer. Elémentaire, mon cher Jacky... En 1992, Durand est même allé cherché une classique mythique : le Tour des Flandres, qui échappait à un Français depuis trente six ans ! Puis il a été sacré champion de France les deux années suivantes, à Châtellerault et à Fontenay-le-Comte. Ce maillot tricolore, avec lequel il enleva une étape du Tour il y a un an (à Cahors, il l'a lâché l'autre dimanche au profit d'Eddy Seigneur, mais, finalement, en vingt-quatre mois, Jacky Durand n'aura porté la tenue Castorama que pendant neuf minutes pile. Son temps dans le prologue de Saint-Brieuc. Où, cette fois, il a poussé le vertige encore plus loin. Car le volià maintenant en jaune ! Inoui, n'est-ce pas... ? Jacky Durand a donc l’un des plus beau palmarès français actuel. “ Il ne me manque finalement que Paris Roubaix, la dernière course qui me fascine et que je n'ai pas encore pu gagner, dit-il. Dès que je l'aurais fait, je pourrais songer à la retraite... “ Il s'en délecte d'avance. Pour l'heure, il entend prolonger son rêve le plus longtemps et le plus loin possible. Et pourquoi pas au-delà d'Alençon, terme demain du contre-la-montre par équipes, un exercice où les Casto ont de vraies références et désormais de furieuses envies ? Hier soir, à Lannion, le Maillot Jaune toujours accroché aux épaules pour deux petites secondes, Jacky Durand respirait. Une victoire de Laurent Jalabert et il aurait été détrôné pour une seconde. “ J’ai tenté de faire les bonifications intermédiaires mais je n’y suis pas parvenu, “ expliquait - il. L’essentiel était cependant d’empêcher mes concurrents directs de les obtenir. J'ai eu un peu peur quand j’ai vu Brochard sortir pour la dernière bonif. Heureusement, il n’a pris que deux secondes ! C’est un pote Laurent mais j’aurais été triste de de lui laisser ma place…” Dès aujourd’hui Jacky Durand sera encore sous le feu d’une petite dizaine d'adversaires embusqués à moins de trente secondes. Dont bien sûr Laurent Jalabert, certainement le plus dangereux à court terme. L'Equipe, 3/07/95 G |
Le jaune lui va si bien...
Le Parisien, 3/07/95 G
En jaune sur la côte de granit rose
Durand l’imprévisible a encore frappé. Jacky Durand a traversé la Côte de Granit Rose en jaune. Un maillot qu'il a endossé samedi soir à Saint-Brieuc à l’issue d’un prologue dramatique. Le Mayennais est friand des “bons coups”. Profitant évidemment des circonstances et des aleas atmosphériques. Hier il a crânement défendu sa tunique. Mais les bonifications auraient pu lui jouer un mauvais tour. Sacré Jacky Durand ! C'est vrai qu'il n'avait jamais envisagé de s'imposer dans ce prologue du Tour. Même si c'est un honnête spécialiste de ce genre d'exercice. Il termina 6e d'un prologue du Giro, et à la seconde place, il y a deux ans, dans
Ouest France G |
Le visage couvert d'une fine pellicule de boue, Jacky Durand se fend
d'un large sourire. Il touche avec fierté ce maillot jaune qu'il
porte pour la première fois, à vingt-huit ans. « J’aimerais
bien quand même le garder jusqu'au contre-la-montre par équipes
de mardi. Je suis de la Mayenne et je vais passer tout près de
chez moi » Malgré un temps épouvantable depuis samedi,
le soleil brille pour Durand et les Castorama. Maillot jaune, maillot
du meilleur grimpeur pour François Simon, casquettes jaunes du
classement par équipes. Pas mal pour une formation qus va disparaître
à la fin de la saison. Le ParisienG |
La pluie a crispé le week-end breton, faussé le prologue
de Saint Brieuc, mais donné un fameux coup de pouce au destin de
Jacky Durand, toujours en jaune malgré… Jalabert. Mais Chris Boardman,
trop téméraire, a tout perdu en trois minutes.
Jacky Durand maillot jaune, après tout c’est à croire que le destin sourit à ceux qui savent le provoquer. Et ce n’est pas un hasard non plus si Cyrille Guimard pouvait sourire de son astuce habituelle qui consiste à placer un ou deux bons spécialistes, Durand et Laurent en l’occurrence, parmi les premiers partants (chez Gan on avait mis Lance et Moreau, 3° derrière les deux Casto), à plus forte raison samedi puisque la météo annonçait des orages en soirée! Si au moins ce joli coup pouvait attirer l’attention d’un décideur qui aurait passé son samedi soir devant la télé, car l’équipe de Guimard, qui disparaît au 31 août, comme il faut malheureusement s’y attendre, ça ferait l’effet d’une catastrophe naturelle dans le paysage du cyclisme français ! Mais on n’en avait pas fini ni avec la pluie ni avec le risque. L'étape du littoral, en un dimanche de ciel bas, fut sans doute moins engagée physiquement qu’elle ne l’est habituellement, mais ça glissait encore et l’équipe Lampre dont le sprinter Jan Svorada et le grimpeur Roberto Contl ont fini atardés, risque de s'en souvenir. C'est pour d'autres raisons que Jacky Durand a eu chaud ! C'est que Laurent Jalabert a bien failli lui piquer son maillot, un an tout juste après sa terrible « gamelle », puisque le vainqueur de Milan San Remo, déjà audacieux dans le prologue avait récupéré au passage six secondes de bonifications (il revenait ainsi 19") devant le radôme de Pleumeur-Bodou, et qu'il ne lui restait plus qu'à... gagner l'étape et les vingt secondes de bonification pour s'emparer du Maillot Jaune d'une seconde ! Il n'eut pas ce plaisir, car cette dure arrivée, quinze cents mètres d'une montée qui pesa lourd dans les pattes avec cette flotte, c'était l'endroit rêvé pour Fabio Baldato, le meilleur du monde (même Cipollini le reconnait) dans ce genre d'arrivée. Pour « Jaja » c'est sans doute partie remise à... aujourd hui. Où elle finira bien par avoir raison, non cette banderole qui proclamait qu'« il ne pleut pas tout le temps en Bretagne »? L'Equipe G |
Jacky Durand a enfilé le maillot jaune du Tour de France, samedi soir, à Saint-Brieuc. De nombreux supporters avaient fait la route depuis la Mayenne pour soutenir leur poulain. Y compris Colette, la maman du champion. Ambiance de fête. « On est heureux, c'est le bonheur... '' Samedi soir, les supporters de Jacky Durand laissent éclater leur joie. L'enfant de Ballots, en Mayenne, a décroché le maillot jaune en faisant le meilleur temps du prologue. Alors que les trombes d'eau continuent à arroser Saint-Brieuc, le podium attend les vainqueurs pour la remise des prix. Massés derrière les barrières, ils sont une cinquantaine à s'être déplacés depuis la Mayenne pour encourager le champion de leur cœur. “On a pris la route ce matin, pour ne rien rater du prologue, explique un des supporters, une casquette visée sur la tête. La semaine dernière, on était à Pontarlier. '' |
Le Télégramme |
Le Télégramme |
Pendant le Tour
Les Castorama ne rendent pas les armes. Le maillot
jaune est perdu, mais la bataille est loin d'être terminé.
S'il leur reste une chance, si petite soit-elle, ils sauront la saisir.
Aujourd'hui ? Assis, sur le macadam, quelques hectomètres après
la ligne d'arrivée, Jacky Durand racontait sa journée. Sans
amertume, pas même, du moins ne l'avouait-il pas, celle d'avoir rendu
le maillot jaune aux portes de la Mayenne qui lui est chère. «
Il faut se rendre aux évidences. Laurent Jalabert et son équipe
ont fait un coup de force et nous n'étions pas de taille. Ce sera
peut-être pour une autre fois. Deux jours en jaune, c'est malgré
tout une aventure extraordinaire. J'ai joué... j'ai perdu . Chapeau
Jalabert ! C'est tout ! » Non loin de là, le Tarnais exultait
mais reconnaissait que la journée avait été rude «
Ce Durand, quel guerrier ! Je l'ai vu attaquer et je dois avouer que j'ai
subitement flashé. Il m'a fait peur. Nous avons réagi à
temps car son coup était finement joué. Le Mayennais expliquait
alors son essai. « Je pensais à l'arrivée et j'ai senti
que le moment était propice. Un carrefour. Je l'ai pris côté
contraire. Il eût fallu, en cet instant, que d'autres coureurs, une
dizaine, fasse comme moi. Le coup était jouable... Hélas
la bande à Jaja veillait. »
Plus qu'un échange de politesse, des paroles d'hommes décidés à vaincre et à se battre. A tout faire, prêts dans leur tête et physiquement au point. Au vrai, Jacky Durand n'est pas du genre à se soumettre et il dit fortement son intention de remettre l'ouvrage sur le métier. Par homme interposé. "Dans le contre-la-montre par équipes, il ne sera pas question de partir battu. Les Once sont favoris, certes, mais nous disposons de bons atouts. Des rouleurs capables de propulser Bruno Thibout sur le trône. Pas question de capituler." Laurent Madouas a suivi la scène, nous lance un clin d'oeil complice et s'en va avec un air satisfait qui en dit long sur ses intentions. Elles rejoignent tout à fait celles de son copain Dudu. Silence, on tourne. Sur la route de Mayenne à Alençon, le match Casto-Once sera intense ! Ouest-France 4/07/95 G |
Sur les routes de la Mayenne
G
François Simon et Emmanuel Magnien doivent une fière
chandelle : Jacky Durand qui les a sauvés de l'élimination.
Assurément un grand capitaine de route, le Mayennais.
Les jours se suivent et se ressemblent malheureusement pour François Simon et Emmanuel Magnien. Hier encore, les deux coureurs n'ont pu suivre le rythme du peloton. Mais il est probable que sans l'admirable dévouement de leur capitaine de route Jacky Durand, les deux hommes auraient été éliminés. C'est en effet sans la moindre consigne de ses directeurs sportifs que le Mayennais prit le parti de se laisser "décrocher", afin de tout tenter pour ramener ses deux copains dans les délais au Havre. |
La chute
Durand son rêve Jacky chute
Il avait sauté de son nuage en jaune mais il songeait encore au
succès sur les Champs-Elysées… Puis dans une descente de
col, Jacky Durand est tombé. Récit d'un cauchemard éveillé…Le
matin du drame, sous le soleil alpin d'Aime-La Plagne, Jacky Durand avait
osé cette phrase, cette boutade de défi : « Aujourd'hui,
par rapport à La Plagne, l'Alpe-d'Huez, c'est de la balade. »
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Après l'abandon
Jacky Durand souffre toujours mais repense encore souvent à
son début de Tour en Maillot Jaune.
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